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    Un pâle soleil de fin d’hiver, enveloppé de nuages et d’un halo de brume, tente de fendre le ciel au-dessus de Plogoff. La Baie des Trépassés. La pointe occidentale de la France. Loin de tout, ou presque. Le spectacle est saisissant, des rouleaux d’eau grise bouillonnent en s’abattant sur le rivage. A ma gauche, la Pointe du Raz et son célèbre sémaphore, le poste de surveillance du trafic maritime. Deux hôtels-restaurants aux tarifs prohibitifs, un parking, et c’est à peu près tout. Peu de monde, hormis quelques surfeurs et les habituels promeneurs.



    Au pied de ces falaises échancrées, à la végétation digne de l’Écosse, je me sens si proche des quatre éléments que j’en oublierais presque mes anciennes haines et rancœurs. Comme toujours en ces circonstances, je me laisse bercer et emporter par le Black Metal sortant de mes écouteurs. Ce lieu dégage une telle puissance, une telle manifestation des forces de la Nature, pourtant empreinte de sérénité, que bien ingrat serait celui qui se prétendrait insensible à ce paysage de carte postale.

     

     

    A la pointe de l’Europe … - 10/03/2018



    J’ai dû changer de place, quitter le banc de la plage, pour trouver refuge sur les restes d’une ancienne fortification bétonnée. Un blockhaus de la Seconde Guerre mondiale. Eh oui, un temps, les occupants nazis pensaient que le débarquement allié aurait lieu ici-même, ou sur plusieurs autres plages du Finistère. Le fait est que je ressens toute présence à côté de moi, hors ma famille et mes amis proches, comme une sorte de violation de mon intimité et de ma tranquillité dans ces moments où je tente une communion avec l’environnement.

     

    A la pointe de l’Europe … - 10/03/2018



    Cette plage est tout autant un site naturel renommé qu’un lieu de mémoire. Combien ont perdu la vie ici ? Combien de marins ne sont jamais revenus ? Des centaines, sans doute. Selon une croyance bretonne, durant la nuit de Noël, la baie des Trépassés résonnerait des chants des âmes en peine qui sont ballottées sur le bateau des morts. Le vent, bien que modéré aujourd’hui, finit par chasser mes sombres pensées, et je m’en retourne chez moi.



    Il est certain que la fréquentation de ce lieu me serait insupportable en plein été, tant la « normalité » s’expose et se pavane sur le sable qui n’a rien demandé. Je me rends compte que j’ai beaucoup changé ces dernières années, beaucoup trop même. Je sais quel est mon passé et la souffrance qu’il renferme, je sais aussi combien mon futur est incertain. Mais, contrairement à tant d’autres, lorsque je quitterais cette Terre, ce sera en paix avec ma conscience, avec mes croyances, et je suis convaincu que les Anciens Dieux m’accueilleront dans les halls étincelants du Walhalla.

     

    A la pointe de l’Europe … - 10/03/2018



    Parce que je n’ai pas lutté pendant des années, pour m’abaisser à « rentrer dans le moule », à devenir « normal ». Je ne suis pas « les autres », et « les autres » ne sont pas moi.



    - Krähvenn « Trollsson » Vargbroder.


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    Au plus froid de l’hiver, au plus profond des ténèbres

    La vie a quitté les arbres et la terre, la sève ne coule plus

    Les oiseaux noirs tournoient autour de chaque clocher

    Les mouettes et goélands trouvent refuge dans les champs

     

     

    Mais la fierté ne mourra jamais, pas plus que l’honneur !

    Le printemps venant, le Soleil dardera ses rayons

    Tel le Feu éternel vénéré par tous nos Ancêtres

    Et la brave Nature Adorée sera à même de renaître

     

     

    Toi, froideur, compagne de mes divagations païennes

    Tu me glaces le cœur de piques dures, mais salvatrices

    Toi, noirceur, reliquat d’un passé maudit qui me hante

    Je tente de t’enfouir dans les limbes de mon esprit tourmenté

     

     

    Dans chaque Forêt endormie, se dressent toujours les Pierres

    Mégalithes, Roches aux Lutins, tant de Témoins des Mythes

    Si d’autres les oublient ou s’en moquent, je n’en ai cure !

    Les énergies lithiques me bercent de détermination pure

     

     

    Ô Métal Noir ! Musique honnie par tant d’infâmes bigots

    Je communie avec tes sonorités douloureuses mais puissantes

    Assis sur une souche de chêne, tu plonges en ma conscience

    En ton nom, en notre idéal, jamais je ne renoncerai !

     

     

    La liberté ne s’éteindra pas, nous en faisons le serment

    De défendre notre étendard, bravement et sans remords

    Noir comme la Mort prédite, Vert comme la Forêt sacrée

    Et l’Irminsul Blanc, symbole de notre combat à venir

    N’attend que sa moisson d’âmes peureuses pour rugir !

     

     

    Trop tard … Le destin est lancé, il est fier et implacable

    Leur monde deviendra braises, cendres et poussière

    Levons nos pintes au nom de nos croyances et convictions

    Et du retour d’un âge assombri, mais libre !

     

     

    « Pensées Hivernales en Tabarnac »  – Inspirées par le groupe FORTERESSE

     

     

    Enfants de la Morteforêt, Pères du Renouveau.

     

     

    - Krähvenn "Trollsson" Vargbroder

     


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    Et me voilà, à Pont-Croix, en un froid et gris après-midi de novembre, au pied du clocher aux corbeaux. Une très belle église d’ailleurs, toute de granit et de vitraux assemblés avec la perfection coutumière des bâtisseurs de ce temps révolu. Je ne ressens aucune gêne, aucune haine, aucune épée de Damoclès au pied de cet édifice dont la raison d’être, la croyance en un seul et unique Dieu, n’a jamais conquis mon âme tourmentée. Les corvidés, corbeaux freux, corneilles et choucas, sont omniprésents. A tous les coups, ils nichent dans les recoins sculptés du clocher. Ces animaux, bien qu’inoffensifs envers l’Homme, ont longtemps été pourchassés et exterminés par les pires dévots d’un christianisme qui, à l’époque, dominait la vie quotidienne et tous les actes par la peur et la menace. Et la peine capitale, bien souvent le bûcher, était la triste fin de celles et ceux qu’on appelait « sorcières », « invocateurs », « suppôts de Satan ».

     

    Le Clocher aux Corbeaux ...

     

    Autant je peux comprendre les humains croyants et pacifiques, autant je n’excuserai jamais les actes des prosélytes et des criminels. Et ce de chaque croyance, ou non-croyance, par ailleurs je ne supporte pas certains athées congénitaux qui décrédibilisent ceux qui croient en quelque chose par des paroles dont on se passerait, juste parce qu’ils sont strictement matérialistes et ne croient en rien d’autre que le matérialisme et sa superficialité destinée à donner le change en « faisant comme tout le monde ».

     

    Le Clocher aux Corbeaux ...

     

    Aujourd’hui encore, bien que cela s’estompe avec le temps, je repense à toutes ces choses que je n’ai évidemment pas fait. Des fragments de paroles accusatoires, dégradantes ou insultantes envers moi, me sont restés à l’esprit. Aussi dure à supporter soit-elle, cette épreuve sans égal dans ma jeune existence m’a fort bien appris que la « voie de la main gauche » n’est pas le bon chemin à suivre. Je n’ai rien fait de mal, rien d’autre que de boire des bières en pleine rue, et hélas, fréquenter les mauvaises personnes.

     

    La peine que j’ai éprouvé en apprenant que plusieurs de mes meilleurs amis dans le milieu Metal avaient bien profité de moi et m’avaient trahi, a rendu mon exil vers l’Ouest moins amer. Et quand bien même je ne travaille plus, j’ai réussi à reprendre un minimum acceptable de vie sociale. Quand les Dieux en décideront ainsi, c’est depuis les vertes collines de la Cornouaille que je partirai les rejoindre sur l’autre rive.

     

    Le Clocher aux Corbeaux ...

     

    Je ne ressens aucune rancœur, aucune détestation envers le catholicisme : mais j’estime qu’il doit évoluer, vers l’ouverture et le respect de l’autre, renoncer à la division et à la condamnation de la liberté de disposer de son corps et de vivre l’amour comme on le désire, et expurger les éléments haineux, passéistes, les plus rigoristes des fanatiques, de ses rangs. Il ne survivra pas par la haine que les hommes ont créé durant des siècles, par des interprétations délirantes dont les fantômes des victimes hurlent de damnation dans leur « enfer ».

     

    Le Clocher aux Corbeaux ...

     

     

    Il est plus que temps pour les institutions catholiques d’accepter la liberté de croire en ce que l’on veut, ou de ne pas croire tout en restant intègre et humain. Il faut que, nous aussi en tant que Païens, Wiccans, autres croyants en des entités que certains croient disparues à jamais, fassions le ménage dans nos rangs.

     

    Et croire en l’humain, la dignité de l’humain, la grandeur de l’humain, et sa force nécessaire pour construire un monde totalement différent, débarrassé de la course à l’apparat et au superficiel, reconnecté à la Terre, le berceau de l’Humanité. Préserver ce qui nous est le plus précieux : notre maison à tous, la Nature, mère de tout et de chacun. Si la Nature donne la vie, elle la reprend.

     

    Parfois, elle se venge, et nous laisse désespérés quant à un avenir sombre qui s’annonce hélas néo-malthusien – sans parler des inénarrables conspirationnistes, qui y voient des manœuvres pour dépeupler le Monde, mais qui y laissent la raison à défaut de pouvoir le prouver, bien sûr. Et, nous devons en avoir conscience, parce qu’on ne peut changer les choses en profondeur sans reconsidérer la soumission, autrefois prenant l’aspect de religion, maintenant apparaissant sous la forme d’une « norme » véritablement intenable et dépassée. Hélas, à ce que je constate quotidiennement, même ici « au bout du monde », ce n’est pas pour tout de suite. Alors la Terre fera le tri d’elle-même.

     

    Le Clocher aux Corbeaux ...

     

     

    - Krähvenn « Trollsson » Vargbroder


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    Avant l’aurore, ce matin, la grande nouvelle est tombée. Nos forces, aidées par ceux de nos alliés Gothiques n’ayant trahi ni les origines de leur culture ni leur marginalité, allaient passer à l’action pour expurger le territoire, et notre culture, de cet immense ver poisseux et nauséabond qui pourrit la pomme. Grâce à plusieurs partisans étant également radio-amateurs, et communiquant via une des rares fréquences n’étant pas écoutée par nos ennemis, nous avions finalement coordonné nos actions. Le temps était venu, d’honorer le serment sacré envers notre culture sombre, froide et vénérée, par une rébellion dont l’histoire se souviendrait … Un soulèvement culturel, une réponse implacable à toutes les humiliations, à toutes les accusations débiles, à toutes les condamnations lancées par les médias et ceux qui se prosternent devant eux.

     

    Nous étions rassemblés dans les forêts mystiques, chacune d’elles formant un de nos temples, aux lisières des grandes villes. Contrairement à tant d’autres, nous n’avions aucun besoin de bâtisses de pierre et de bois, ou d’acier, pour nous retrouver. La Nature a toujours été notre sanctuaire, et nous lui en étions redevables à jamais. Nous n’attendions plus que le signal convenu pour nous lancer à l’attaque de ces métropoles depuis longtemps passées sous le contrôle, tacitement accepté par les masses crétinisées et agenouillées, de la « culture du flex ». Et ce signal avait une importance de taille : les groupes commandés par Myrinath Griffe d’Acier, électricienne de son état, allaient d’ici quelques instants s’atteler à couper, une bonne fois pour toutes, le faisceau de télévision hertzienne, ainsi que celui de toutes les radios. De cette façon, les Enfants de Morteforêt et leurs alliés savaient que les adorateurs de l’abrutissement, de la déchéance, de la pourriture bobo soi-disant « rebelle » émanant des médias comme autant de vomissures corrosives et corruptrices allaient être désespérés … par un arrêt brutal de leur « perfusion de culture ».

     

    Mörgath, l’opérateur radio, venait de confirmer l’information, après avoir reçu de nos quelques sympathisants restés en ville le mot de passe « Black-out » : tous les écrans étaient noirs, toutes les stations de la bande FM n’émettaient plus rien. Le mot de passe non contraint « Pass The Kingdom » nous est parvenu par notre radio longue portée quelques minutes plus tard. Enfin, nous aurions notre vengeance. Alors, hurlant notre haine et notre volonté d’en découdre en levant nos armes ancestrales, nous nous sommes rassemblés auprès de la Grande Prêtresse, au centre de notre sanctuaire de la Morteforêt. Vêtue de sa traditionnelle cape de tissu noir, d’un pantalon ample de la même teinte et de ses bottes hautes ornées d’anneaux de fer, elle demanda le silence d’un geste de sa main, et dit, de sa voix calme et déterminée :

     

    « Mes frères, mes sœurs, l’heure est venue. La maladie qui gangrène nos terres est sur le point de disparaître. Le vent se lève, et les vies de nos ennemis se meurent. Les rayons du Soleil, force suprême de la Nature, saluent le noble combat que nous allons mener. Les pantins décérébrés de la seule culture socialement admise ont toujours raillé nos valeurs, nos principes, les fondements même des entités qui sont nos raisons de vivre libres, là où les malades de la norme sont soumis à ce qui leur plaît, et à l’abruti médiatique qui les représente le mieux. Battez-vous avec bravoure, n’ayez aucune pitié, tout autant qu’ils n’en ont jamais eu aucune envers nous. La fierté ne meurt jamais, rassurez-vous, et un peuple banni se retourne aujourd’hui contre les instruments de la déchéance. Gloire et Honneur à vous tous. »

     

    Curieusement, il n’y eut aucun cri, aucun « Hourra », ni aucun « Baston », mais nombre d’entre nous hochèrent la tête en signe d’approbation, d’autres frappèrent leur poitrine de leur poing. Semblables à des Trolls hideux, à des Korrigans aux rictus malfaisants ou à des Gnomes verts olive surgis des légendes Scandinaves ou Celtes, et grimés de peintures de guerre comprenant la Rune de la Force, nous sortîmes de la forêt, judicieusement camouflés par nos tenues aux couleurs s’adaptant selon l’environnement. Au même instant, partout ailleurs dans le pays, d’autres factions de nos semblables sortaient de l’ombre, et approchaient des villes désormais maintenues dans le silence des écrans plats et des radios ne diffusant plus rien. Myrinath et les siens avaient fort bien exécuté leur tâche.

     

    Nos tee-shirts ou nos vestes arborant tant de groupes de Metal, plus ou moins extrêmes, et tant d’éléments culturels jusqu’à lors bafoués, nos falzars changeant désormais progressivement de couleur, du vert salvateur de la cambrousse au gris terne de la ville, et nos haches, nos épées, nos masses d’armes et nos cimeterres, commencèrent à provoquer la panique et la désorganisation dans les rangs de nos ennemis. Nous étions dans les villes. Dans « leur » monde. Notre détermination et notre volonté nous menaient, partout, comme autant de flux mystiques et occultes sortant des domaines sylvestres très souvent craints … Comme un présage des Divinités en notre faveur, un vol de grands corbeaux nous accompagnait en croassant avec une rare intensité. Cela avait un sens, ces animaux étaient partie intégrante de nos traditions, et eux aussi avaient été malmenés par l’histoire…

     

    Quant à nos ennemis … C’était la débandade dont nous avions tant rêvé. Nombre d’entre eux ont à peine eu le temps de comprendre ce qui allait leur arriver … alors qu’une arme antique leur ôtait déjà la parodie de vie qu’ils avaient mené. Nous autres, ne voulions pas reconstruire la société à notre image, mais juste la vengeance. Et la bénédiction des anciennes Entités, peu importe les noms que nous donnions aux « Grands Faiseurs du Bouzin ». Plusieurs unités de nos forces avaient reçu l’ordre de mettre à sac les icônes de la culture dominante. En premier lieu, les magasins de disques et les librairies devaient être débarrassés de tous les exemplaires de CD, de DVD, de livres appartenant à leur soi-disant « liberté culturelle », qui n’était que le symbole de l’oppression vécue par tous les autres. Ensuite, ce serait au tour de leurs « représentants » de payer … d’une façon ou d’une autre. Certains devaient être capturés vivants, pour bien leur faire comprendre que leur temps était révolu. Les autres, tous les autres, seraient les victimes de notre haine, épluchées vivantes et suspendues au-dessus d’un immense feu de joie alimenté par la malepierre. Quelques-uns se retranchaient derrière des « gardes » qui étaient bien peu nombreux au regard de nos hordes. Leur sort fût scellé dans la journée.

     

    Ordre était donné, et accepté par toutes et tous, d’épargner les « neutres », celles et ceux n’affichant ni signe d’allégeance à la « norme ambiante », ni à nos troupes. Et ils étaient bien rares … Malgré tout, les survivants que nous avions épargné avaient bien compris que le rapport de force avait changé de camp, et la peur aussi. Quelques-uns des nôtres, ayant délibérément mis à sac un magasin d’alcools forts, festoyaient bruyamment, en beuglant plus ou moins à l’unisson un antique chant Viking, le « De To Spellemenn », et en poussant des grunts dignes de ce nom, ou tournaient les yeux lors de leur ivresse, comme pour saluer le crépuscule, et la Lune qui fit son apparition. La Lune est verte comme la forêt, le Ciel est noir comme la haine. Pour autant, ce n’était pas « le grand soir ». Mais les « petits matins » imprégnés de rosée et de couleurs variant au rythme de l’année qui allaient suivre seraient inévitablement frappés du sceau et des runes de nos serments. Considérant que la mission avait été pleinement accomplie, même s’il y avait eu quelques débordements, la fréquence radio commune annonça que le temps de rentrer dans nos forêts mystiques et occultes était venu. Le mot de passe « Retranchement au Sanctuaire » est tombé à 21 heures 30, nous sommes pour ainsi dire repartis comme nous étions venus … ne laissant qu’un « message sans ambiguïté » derrière la sabotée bruyante de nos troupes.

     

    Depuis lors, nous, les Trolls, Gnomes, Korrigans et autres « bestioles nocturnes » ayant fait depuis longtemps allégeance aux Temps Anciens et aux Croyances Immémoriales que glorifient notre musique, avons fondé des communautés, plus ou moins grandes, dans les forêts, et nous vivons en accord total avec la Nature, les saisons et nos spiritualités, surtout sans laisser quiconque nous donner d’ordres ou de leçons sur ce que nous avions fait ou notre avenir. Et, bien évidemment … ceux qui ont tenté de souiller nos domaines forestiers n’en sont jamais revenus. Les légendes anciennes et les peurs primaires sont devenues nos armes les plus efficaces. Nous avions gagné ce combat, le droit de vivre libres tels que nous sommes, et dans les conditions les plus propices à notre survie. L’ancienne Tradition avait triomphé.


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  • Ceci est un rêve que j'ai fait il y a deux ans, quand j'étais dans la Creuse. Et j'en ai gardé le souvenir précis.

     

    […]

     

    Quelque part en Limousin, en plein hiver. Je profite d'une après midi de libre pour aller faire un tour en forêt, espérant trouver un mégalithe où m'adresser aux Dieux. Après avoir consulté la carte locale, j'en repère un, au nom évocateur de légendes oubliées... En voiture. Après vingt minutes d'un trajet sans histoire, je suis sur place. Je viens de laisser ma brave voiture sur un « délaissé », je m'engage maintenant dans la noble forêt. Les arbres, majestueux, m'accueillent sur leur domaine, et mes rangers tracent un chemin glacé dans le silence forestier... Un appel sorti du fond des âges vient soudain de la clairière derrière moi, c'est un groupe de corbeaux qui s'agite. Je les salue volontiers, tout païen que je suis.

     

    Malgré le froid mordant, je me sens bien, en phase avec la Nature. Et prêt pour aller converser avec les Esprits. Un écureuil passe à quelques mètres devant moi, puis grimpe à toute vitesse dans un sapin, comme si sa vie en dépendait. Et pourtant, ce n'est pas le Troll que je suis qui ferait le moindre mal à cette sympathique créature ! La forêt est mon domaine, je m'y sens chez moi. Et je la respecte, je sais rester humble. Je fais en sorte de laisser le moins de traces de mon passage... Mais tout le monde ne m'imite pas, c'est ainsi que je peux repérer quelques déchets de la civilisation, toute proche, à peine recouverts par les feuilles mortes. Quel gâchis... Un si bel endroit. L'homme fait parfois preuve d'un irrespect dépassant l'entendement.

     

    Sur ces considérations écologistes, j'entame la sente montant jusqu'au cromlech. Non sans difficultés, je manque même de me tordre la cheville, malgré mes bottes. Il faut toujours faire attention où l'on marche... C'est enfin la clairière, dite « des Fades ». Le cromlech, ensemble rocheux datant des tribus peuplant cette région pendant la Protohistoire, est toujours là, malgré les millénaires qui s'accumulent sur ses épaules de granit. Je commence alors ma prière, silencieuse, pour ne pas troubler le calme des lieux.

     

    Ce faisant, je ressens une vibration lithique, montant de la Terre. Un signe que les Esprits des lieux ont remarqué la présence d'un fidèle sur leur domaine... Je les remercie de cette douce, mais puissante sensation. Immobile et silencieux, je perçois une présence. Pas humaine, mais animale... Je me retourne, et vois un cerf en train de se nourrir, à moins de cent mètres de moi. Toujours dans un silence absolu, j'adresse une recommandation à Freyr, pour que cet animal noble et si beau ne finisse pas sous les balles des chasseurs...

     

    Puis, voyant le jour se finir lentement, je décide de rentrer. Retrouvant sans peine mon chemin, j'arrive à ma voiture. C'est à ce moment là que mon rêve prend fin...

     

    Au plaisir de vous lire.

     

    - Krähvenn "Trollsson" Vargbroder


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